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Couleurs à éviter en Thaïlande : conseils vestimentaires et symbolisme

En Thaïlande, le vêtement est un langage. Et comme tout langage, il peut se faire poésie ou insulte. La bonne nouvelle ? Avec un peu d’entraînement, il est possible de s’en faire une arme redoutable d’exploration et de rencontre. C’est même l’option par défaut. On t’explique.

12 min
Conseils & Bons Plans
5 June 2025 à 18h28

Ce titre peut sembler provocateur, mais il reflète une réalité importante. Mais il n’en est pas moins vrai. Car en Thaïlande, le vêtement est un langage à part entière. Et comme tout langage, il peut se faire poésie ou insulte. Pour qui maîtrise ses codes, il est un moyen redoutable de s’ouvrir à l’autre. Pour qui s’en moque, il est une manière de lui signifier tout le mépris qu’on lui voue. Dans le pire des cas, il peut même lui valoir quelques ennuis (on parle d’expérience).
La bonne nouvelle ? Il est bien plus simple qu’il n’y paraît de se faire comprendre. Et qu’à défaut de poésie, on peut au moins s’en tirer avec quelques rudiments. On t’explique.

Sommaire

  • Pourquoi porter les mauvaises couleurs peut poser problème en Thaïlande
  • Guide des couleurs à éviter
  • Les teintes à privilégier pour une expérience sereine
  • Checklist vestimentaire avant votre départ.

L’aventure commence là où s’arrête le tourisme de masse : coupes courtes sur les couleurs à bannir

Si vous croyez que choisir une couleur, c’est comme choisir entre riz gluant et nouilles, détrompez-vous ! En Thaïlande, la couleur se dresse tel un ministre du protocole, prête à dégainer l’offense suprême au moindre faux pas. Ici, chaque teinte a son humeur, son jour de gloire ou sa crise existentielle. Le jaune se pavane les lundis pour honorer Rama X, tandis que le rouge, porté sans précaution, peut réveiller les vieux démons politiques et raviver la fureur des Chemises Rouges — tout cela juste pour avoir voulu assortir vos chaussettes avec panache.

En Thaïlande, méconnaître la symbolique des couleurs peut rapidement devenir un faux-pas diplomatique.

Prenons l'exemple d'Emma : fraîchement arrivée devant le Grand Palais de Bangkok dans sa robe vert pomme (un mardi !), elle s'est retrouvée confrontée à des gardes visiblement mécontents. Impossible de rentrer. Ni explication ni sourire : il lui aura fallu troquer contre un pagne beige louche pour enfin fouler les dalles royales, la queue basse mais la leçon apprise…

Touriste réfléchissant à la couleur de ses vêtements devant le Grand Palais de Bangkok

Porter une couleur inappropriée ici peut entraîner une humiliation publique ou même un interrogatoire courtois mais embarrassant.

Noir et blanc : les vampires du deuil et de la pureté

Le noir, complice des funérailles (et parfois des mauvais sorts)

Le noir en Thaïlande n'est pas une simple tendance gothique ou un choix esthétique. Il débarque toujours trop tôt, invité permanent des salles funéraires où il prend la pose aux côtés des moines récitant le dharma. Le noir, là-bas, c’est le type lugubre qui accompagne la mort mais qui, paradoxalement, fait tiquer certains Thaïs superstitieux. Parce qu’on chuchote que s’habiller de noir attire les esprits contraires ou exacerbe les malédictions, comme si on offrait un ticket d’entrée à tous les déboires karmiques du quartier.

Points clés du symbolisme du noir :
- Présence quasi obligatoire lors des funérailles bouddhistes (mais jamais réjouissant)
- Synonyme d’hommage sobre mais aussi de tristesse flottante
- Peut être perçu comme un appel involontaire au mauvais sort si porté sans raison valable
- À éviter dans la vie quotidienne ou pour une visite de temple, sauf si on aime jouer avec le feu ancestral

Le blanc entre pureté bouddhiste et rites mortuaires

Le blanc est un imposteur notoire : sous ses airs d’ange immaculé pour méditer devant Bouddha, il s’invite surtout aux enterrements. Draps blancs sur cercueils, linceuls pâles autour du défunt – ce n’est pas la couleur du mariage ici, mais celle du dernier voyage. Les moines drapent leur compassion dans cette neutralité spectrale qui ne trompe personne!

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Attention : porter du blanc lors d’une cérémonie funéraire en Thaïlande vous identifiera immédiatement comme un membre endeuillé. Évitez cette confusion lors de vos visites touristiques !

Conseil express : comment assagir ces deux ténors sans se faire remarquer

La subtilité paie plus que l’excentricité chromatique quand on s’aventure près des temples ou des familles endeuillées. Le bon dosage ? Mélanger blanc cassé avec gris clair ou poser une touche pastel sur votre noir corbeau histoire de ne pas ressembler à Dracula sous Prozac ni à une novice zélée échappée du monastère.

Association vestimentaire À privilégier À bannir
Noir + accessoire pastel discret Oui Noir intégral hors funérailles
Blanc cassé + ton neutre (beige, taupe) Oui Blanc pur lors d’un événement profane
Gris clair + touche sombre Oui Mélange total noir/blanc pour temple
Imprimés sobres sur base neutre Oui Accumulation monochrome dramatique

Touriste hésitant entre noir et blanc devant un temple thaïlandais

Rouge et vert : couleur politique et pavé dans la mare

En Thaïlande, le rouge n'est pas seulement une couleur vive ou festive, mais un symbole politique chargé d'histoire et de tensions sociales. Portez un t-shirt rouge et vous voilà enrôlé, malgré vous, dans l’escouade médiatique des Chemises Rouges — ce mouvement né autour de Thaksin Shinawatra, volcanique Premier ministre déchu, adulé par les campagnes et honni par les salons dorés de Bangkok. Le coup de théâtre : ce rouge-là s’est mué en déclaration de guerre contre la monarchie incarnée par les Chemises Jaunes. Une simple promenade en centre-ville avec votre polo carmin, et soudain, vous devenez l’ami imaginaire d’un militant pro-démocratie… ou la cible mobile d’un contrôle inopiné. Certains touristes naïfs s’en sont tirés avec une engueulade policière ou un selfie gênant au milieu d’une manif’ improvisée — témoignage limpide que la neutralité vestimentaire est une illusion dangereuse.

Touriste pris entre des manifestants rouges et verts en Thaïlande

Le vert, écho discret des protestataires

Le vert, autrefois associé à la tranquillité rurale, est aujourd'hui une couleur qui s'invite dans les manifestations contestataires. À force de voir kaki dans tous les coins, on finit par comprendre que même l’armée thaïlandaise (et certains groupes de dissidence) a confisqué cette teinte pour brouiller encore plus les pistes entre pouvoir, rébellion et camouflage urbain.

Risques associés au vert en milieu urbain :
- Être pris pour un sympathisant militaire (et donc surveillé)
- Susciter l’animosité des manifestants anti-régime
- Attirer inutilement l’attention lors de contrôles policiers
- Subir la suspicion générale dans les quartiers chauds (merci le look commando)
- Passer pour un provocateur volontaire même avec un simple bermuda kaki !

Tableau des risques vestimentaires liés au rouge et au vert en Thaïlande

Éviter l’effet marche ou crève dans la jungle urbaine

Choisir ses vêtements à Bangkok revient à naviguer sur un terrain miné par des codes politiques et culturels complexes. Mon conseil ? Fuyez tout ce qui rappelle le drapeau national version saturation extrême : ni rouge pur ni vert armée pour traîner des pieds sur Sukhumvit Road ! Privilégiez des tons ternes, des motifs inclassables ; bref, adoptez la fadeur stratégique. Ne comptez pas sur votre sourire occidental pour attendrir la maréchaussée si vous traversez une manif sans savoir lire entre les lignes… On n’est pas là pour faire du cosplay révolutionnaire. Il vaut mieux manger du street-food douteux que du gaz lacrymo non identifié !

Jaune, bleu et violet : la cour royale en technicolor

Le jaune du roi : hommage ou impiété ?

S’il existe un champ de mines vestimentaire plus retors que la file d’attente devant un temple un lundi matin, c’est le choix du jaune royal. Ce jaune-là, ce n’est pas une simple couleur – c’est un coup d’état textile permanent. Depuis Rama IX (le roi vénéré), arborer du jaune le lundi est devenu un acte de dévotion populaire, une parade quasi obligatoire pour prouver son amour indéfectible à la monarchie. Mais gare à ceux qui confondent hommage et cirage de pompes : sous Rama X, dont la popularité laisse perplexe jusque sur les étals de mangues, porter du jaune peut passer pour une flatterie douteuse ou pour un geste mécanique vidé de sens.

À Bangkok, les murs se drapent de jaune tous les 13 octobre… mais l’ambiance n’a rien d’un carnaval. On scrute, on jauge la sincérité des chemises citron ; le jaune vire facilement à l’impolitesse si le contexte social vous échappe. Portez-le comme on manipule un animal empaillé : sans excès, sans ironie, et pas en dehors des jours saints ou commémoratifs. Le moindre impair et vous voilà soupçonné d’impiété déguisée – ou pire, d’inattention chronique !

Illustration du jaune royal en Thaïlande

Le bleu de la reine Sirikit, nuance à manier avec circonspection

Le bleu céleste ne rigole pas. Il rayonne chaque vendredi en Thaïlande comme un rappel publicitaire pour la Reine Sirikit (née ce jour). Mais ce n’est pas parce que tout le monde s’affuble d’un polo azur que le touriste doit se faufiler dans cette marée indigo sans réfléchir ! Le bleu est réservé aux hommages appuyés à « Maman-Thaïlande », matrone vénérée (et mère symbolique de toute la nation). Mal employé, il vous étiquette soit en lèche-bottes institutionnel soit en risée provinciale – comme ces farangs qui prennent le métro déguisés en dragées.

Note du chroniqueur :
- Respect institutionnel : 8/10
- Danger d’excès servile : 7/10
- Facilité à rater sa cible sociale : 9/10 (!)
- Risque de finir « boulette de riz pilaf » dans la foule : MAXIMUM si vous tombez sur une célébration officielle sans y être invité…

Le violet, la promesse de prospérité (quand c’est le bon jour)

Si le violet avait une carte de fidélité astrologique, il serait riche comme Crésus le samedi soir ! Peu porté mais hautement symbolique dans l’astrologie hindoue adoptée par les Thaïs, il promet prospérité quand aligné sur son jour sacré (samedi). Chacun sa teinte selon la planète dominante – ne venez pas réclamer fortune en mauve un mardi sous prétexte qu’il brille avec votre vernis !

Jour Couleur Dieu associé
Lundi Jaune Chandra (Lune)
Mardi Rose Mangala (Mars)
Mercredi Vert Budha (Mercure)
Jeudi Orange Brihaspati(Jupiter)
Vendredi Bleu Shukra(Vénus)
Samedi Violet Shani(Saturne)
Dimanche Rouge Surya(Soleil)

Tableau des couleurs astrologiques par jour en Thaïlande

N’enfilez pas du violet n’importe quand sous peine de passer pour un nouveau riche raté ou pire : un farceur ésotérique venu troubler l’ordre karmique local.

Pastels et neutres : tes meilleurs alliés pour un look civilisé

On ne vient pas en Thaïlande pour jouer au perroquet chromatique. Ici, les couleurs pastels et neutres – rose poudré, beige, kaki (mais PAS vert vif ni fluo, respect au karma, merci) – sont de véritables manteaux d’invisibilité sociale. Ces teintes dociles vous transforment en mirage urbain, surtout dans l’enceinte du Grand Palais où le jaune royal et les uniformes crispés n’attendent qu’une bévue couleur céleri pour sévir. En évitant le vert trop franc (pas toujours bien vu dans certains temples !), vous glissez sans vague entre touristes braillards et moines impassibles, ni suspect ni mascotte d’expat égaré.

Checklist : Optez pour…
- Hauts rose poudré, t-shirts beige, blouses écrues : effet caméléon garanti !
- Jupes longues ou pantalons fluides couleur sable ou taupe
- Chemises manches longues légères kaki clair ou gris délavé
- Chapeaux paille naturelle ou casquettes brun fané
- Accessoires sobres (coton brut, lin)

En résumé : le pastel et les neutres ne crient jamais famine sous le soleil thaïlandais – ils chuchotent politesse et adaptation.

Adapter ses tenues selon les contextes : temples, marchés et campements

Ici, chaque contexte réclame son déguisement de guerre pacifique :

  • Temples : Longue jupe fluide beige + chemise légère à manches longues. Pieds couverts (chaussettes propres sinon on vous rira au nez), épaules jamais à l’air libre.
  • Marchés de rue : Short ample rose pâle + t-shirt blanc cassé, sandales fermées (le poulet frit reste imprévisible), petit foulard pour la poussière ou la sueur.
  • Trekking/campagne : Pantalon cargo kaki clair + haut technique anti-transpiration taupe/gris souris. Bob pastel façon infiltré rural + coupe-vent léger le soir venu.

Touriste occidental portant des vêtements pastels et neutres devant le Grand Palais de Bangkok

Kit vestimentaire jour et nuit :

  • Jour : Chemise manches longues ample claire / pantalon léger beige / sneakers propres / chapeau discret
  • Nuit : Veste fine gris perle ou cardigan écru / pantalon long / chaussures fermées (anti-moustiques obstinés)
  • Bonus : Un pagne ou un grand foulard neutre – paravent universel contre climatisation féroce ou regards de travers au temple.

Checklist finale avant de franchir la douane

On ne part pas en Thaïlande avec une valise improvisée façon épicerie du dimanche soir. Si tu veux éviter l’humiliation vestimentaire (et accessoirement la prison pour fashion faux-pas royal), voici la liste que tu ne trouveras pas sur les sacs en toile véganes. Oublie les couleurs prohibées, empile l’essentiel pratique et prépare-toi à négocier avec le karma local.

Valise avec vêtements pastels et neutres, prête pour un départ en Thaïlande

Le bagage vestimentaire ultime

  • 2 ou 3 t-shirts pastel (rose poudré, beige, blanc cassé – évite le fluo, sauf si tu veux discuter avec la police touristique)
  • 1 chemise manches longues claire (kaki ou gris délavé pour passer partout)
  • 1 pantalon léger neutre + 1 short ample couleur sable ou taupe
  • 1 jupe longue fluide (pour temples et funérailles impromptues – qui sait...)
  • 1 foulard ou paréo neutre (paravent anti-climatisation, anti-moines suspicieux)
  • Sous-vêtements et chaussettes sobres (zéro licorne ni smiley, ça agace les esprits)
  • Maillot de bain "non-provoc"
  • Chaussures fermées propres + sandales discrètes (le poulet grillé est traître)
  • Chapeau paille naturelle ou casquette brun passé
  • Mini-trousse premiers soins (bobos + antimoustiques sinon tu finiras buffet vivant)
  • Petite veste grise pour climatisation agressive
  • Pas de vêtements noirs intégraux ni de rouge/vert vif : sauf si tu aimes les ennuis diplomatiques !

Brefs conseils de dernière minute (c’est cadeau)

Dernière vérification : consultez le calendrier thaï des couleurs du jour avant de boucler votre valise. Une mauvaise teinte pourrait compliquer votre séjour dès l'arrivée !
Couleurs à éviter en Thaïlande : conseils vestimentaires et symbolisme

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